mercredi 22 décembre 2010

NOËL

L'occident est la terre de l'abondance. Il y existe pourtant et y a toujours existé une masse énorme de pauvres. Mais on ne peut la comparer avec celle des pays dits pauvres ou émergents. Ici, même le pauvre peut avoir son toît, sa douche, les commodités sanitaires, l'eau, la télé, l'internet...
Cependant il faudrait aussi avoir à l'esprit que, dans les contrées moins technologicisées, il puisse y exister un équilibre qui nous échappe ici: le tissu familial et social y est différent et la culture y est traditionnellement assise sur la solidarité et le partage. En soi c'est  un pare-feu à la souffrance.
Il y a aussi que dans les pays dits plus pauvres il y a moins de choses à consommer et moins de choses à entretenir, cela allant de soi. D'une certaine mesure donc, un peu moins de tensions, un peu moins d'exclusion.
Or le pauvre d'ici devient de plus en plus dépendant des biens à consommer et à entretenir, que ce soit le téléphone, l'internet, le loyer, le transport... Depuis notre petite enfance nous sommes "éduqués" par les marchands à être des consommateurs; un soin méticuleux veille à entretenir une insatisfaction chez ces derniers. Somme toute l'économiquement faible et non-possédant a de moins en moins le choix, au risque de se retrouver exclu et parqué sans grand espoir de devenir agent actif et participant de la société.
Donc le pauvre en terre d'abondance subit les mêmes pressions sociales et économiques que les plus fortunés, l'argent en moins.
Nous devrions être plus scandalisé de constater que, parallèlement à un écart grandissant entre riches et pauvres, les prix des biens et services, eux, présentent au contraire un écart rétrécissant.
Qu'on gagne 200,000 ou 8,000 par année, les prix restent les mêmes pour tous!
l'alimentation
le logement 
le transport...
en fait tous les biens de base et idem pour les services de base
chauffage
électricité 
téléphone
assurances de base
enterrement de base...
Au demeurant, les assurances, effectives pour les riches, ne le sont plus pour les pauvres (il ya toujours une petite clause qui évite à l'assureur de payer ; demander à l'économiquement faible de se payer un avocat tient d'une incompréhension morbide du vécu de la pauvreté.
Ajoutons à cela l'éclatement de la famille et une solidarité communautaire qui peine à s'organiser, manque de fonds.
Le pauvre dans un monde d'abondance est voué au mépris et à l'exclusion, à l'oubli et à l'abandon, isolé, privé de contact humain et de véritable réseau social. Il y vit une constante insécurité ; il a peur de la rue et craint que son cri ne sera entendu de personne...  Jamais ni la télé ni un cours par correspondance ne pourra lui donner ce sentiment de sécurité et d'inclusion.
Un "grand penseur"(sic) du capitalisme a dit que la somme des vices individuels constitue la vertu de la société. Eh bien, cette éloge de l'avidité nous amène, plus que jamais aujourd'hui, à vivre dans un système de vécu collectif aberrant dont le déploiement interne ne peut qu'aboutir à une ploutocratie, une dictature de la richesse... oserais-je le terme de terrorisme économique de la part des élites possédantes?
...bon, je me tais...avant d'être fiché!
Mais avant de terminer, une autre chose qui peut aider à comprendre la sensation de marcher sur un sol friable que vit le pauvre dans notre société d'abondance: des études sur le sujet ont indiqué qu'un très fort pourcentage des personnes pauvres vivent aussi avec un problème de santé mentale...
Le coeur de la question est là...
Un bon Noël! Redevenez l'enfant que vous êtes et que tout soit encore possible pour vous!